Traitement de Métrorragies durant les rapports par la méthode de Sini bei(四逆辈)

Par Frédéric Breton

Il s’agit d’une jeune femme de 35 ans qui présente des saignements utérins abondants durant rapports depuis de nombreuses années avec des antécédents de métrorragies régulières traitées habituellement par progestatifs.
Il y a frilosité marquée avec extrémités froides (shou zu jue ni).
Il y a parfois diarrhées en relation avec des situations émotionnelles contrariantes. Il y a absence de soif.
Le pouls et serré (jin) à la barrière à droite et au pouce à gauche. Il y a un enduit blanc et une langue pâle.

De nombreux articles du Shānghán Lùn (Traité des blessures dues au Froid) évoquent les symptômes concomitants d’extrémités froides et de diarrhées :

L’article 317 dit : « Dans la maladie de Shaoyin il y a diarrhées lientériques […], inversion à contre courant des mains et des pieds (shou zu jue ni). » (Article 317), « s’il y diarrhées lientériques […], renversement (jue), on traite avec Tong Mai Si Ni Tang »(article 370), « lors de la maladie de shaoyin, s’il y a diarrhées, on traite avec Bai Tong Tang » et « s’il y a diarrhées spontanées sans soif, celà appartient à taiyin, on donne des formules du domaine de Si Ni [Tang] » (art. 277)


Le pouls serré (jin) à la barrière (guan) à droite indique le taiyin, le pouls serré (jin) au pouce à gauche indique le shaoyin, c’est pourquoi la communication entre le haut et le bas ne se fait pas correctement et il y a sensibilité émotionnelle.


Selon le Shānghán Lùn, on prescrit en suivant la méthode de Sini Bei (四逆辈) :
Fuzi : 35g (précuire 30mn),
Paojiang : 20g,
Zhi Gan Cao : 6g,
Chao Baizhu : 15g,
Sha Ren(1) : 15g,
San Qi(2) : 20g,
Wu Zhu Yu : 6g,
E Jiao(3) : 10g (diluer à part),
Ai Ye : 10g

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Plantes entières moulues grossièrement, 7 sachets,, 1 sachet pour 2 jours, décoction à l’autocuiseur.


Analyse : 
Ici, le diagnostic et le traitement sont établis en fonction des signes secondaires.
A partir de l’observation décrite aux articles 154, 155 et 158 du Shānghán Lùn, Zhang Zhong- jing établit la méthode de traitement à partir des signes secondaires à l’article 156 :
« À l’origine[…], il y a amas pi sous le coeur (xin xia pi 心 下 痞 ), […] le patient a soif, sécheresse de la bouche et dysphorie, les urines ne s’écoulent pas librement, on traite avec Wulingsan.»

Explication des variations :

  • Sharen encadre le feu de Fuzi au centre du qi. Sanqi encadre le feu de fuzi au centre du sang
  • Ejiao est de couleur noire, elle assiste l’eau c’est pourquoi elle traite chez la femme les pertes de sang. Fuzi (bai fu pian) est un métal pur de couleur blanche, il soutient le yang véritable. Ensemble, ils harmonisent le feu au centre de l’eau et l’eau au centre du feur shaoyin.
    L’enveloppe procréatrice est reliée au Coeur par un vaisseau de liaison. fuzi, c’est pour le shen, Ejiao c’est pour sa résidence ; le Shen est ferme, le Coeur est nourri, alors il ne peut pas y avoir perte de sang.
  • Aiye traite les métrorragies goute à goute ou abondantes et peut tièdir les méridiens obstrués par le froid et la stase. Lors des pertes de sang chez la femme, le foyer central est défcient et froid et le foyer inférieur n’a plus de maintient, ainsi il y a métrorragies. Ainsi, dans le Jingui Yaolüe Zhang Zhong-jing utilise ensembles aiye et ejiao dans la formule Jiao Ai Tang pour tièdir et reconstituer le sang, réchauffer les méridiens, renforcer le yin et produire le feu au centre de l’eau.
  • Baizhu soutient le centre et recouvre le feu ; préparée « chao » cette substance peut rassembler le sang en cas de métrorragies.
  • Wuzhuyu réchauffe le centre et conduit le qi vers le bas du corps.
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