Note sur la transmission du Dao
Discussion entre le maître Lu Chonghan et l'élève Liu Lihong
(2ème partie)
7 Mai 2006.
© Institut Liang Shen de Médecine Chinoise - Traduction : Abel Gläser
Note sur la transmission du Dao. Discussion entre le maître Lu Chonghan et l'élève Liu Lihong (2ème partie, 7 Mai 2006). Institut Liang Shen de Médecine Chinoise - Traduction : Abel Gläser
L'élève Liu Lihong : « Aujourd'hui nous avons encore vu un autre patient au sujet duquel je voudrais interroger mon maître. Ce patient est un médecin de Lanzhou, il a 44 ans, sa maladie a commencé en 1990, où il avait inconfort, distension et oppression à l'hypochondre droit. À partir de 1992 apparaissent souvent des symptômes d'atteinte externe comme légère crainte du vent et du froid, inconfort de l'ensemble du corps, crainte du froid surtout au niveau du dos. Lorsque le temps est froid ou dans la seconde moitié de la nuit [après minuit] il souffre facilement de céphalées du vertex, de vomissements secs, de vomissements de salive mousseuse, de hoquet.
Depuis 2001 à aujourd'hui, le patient a fait quatre ictères. Le premier en automne 2001, il a utilisé une variation de Yinchenwuling san pour faire reculer l'ictère. Le deuxième en début d'hiver 2002, où il a utilisé Yinchenwuling san, Chaihuguizhiganjiang tang, Xiaochaihu tang et Huoxiangzhengqi san. Le troisième ictère a eu lieu en 2003 au milieu de l'hiver [vers le 21 décembre], comme les formules qu'il avait utilisé pour la deuxième crise n'eurent pas d'effet, il alla consulter un médecin populaire, qui utilisa une méthode thérapeutique pour disperser et libérer le vent froid, tous les symptômes s'atténuèrent. La formule utilisée était :
Jingjie 24g, fangfeng 24g, jiegeng 24g, xuduan 9g,
cangzhu 9g, xiaohuixiang 9g, rougui 9g, paojiang 9g,
yinchen 10g.
Après la dernière rechute il a fait des examens médicaux et des traitements dans un hôpital de Beijing. La biopsie indique une hépatite médicamenteuse, tous les examens viraux se révélèrent négatifs. L'IRM a fait apparaître une atrophie du lobe hépatique droit. La dernière crise d'ictère eut lieu cette année [2006] en avril, c'est-à-dire il y a à peu près un mois. Il a pris à nouveau les produits pour disperser et libérer le vent froid, mais sans grand résultat. Les manifestations actuelles sont : fatigue, perte d'appétit, endolorissement des quatre membres, souffle court, distension et douleur au front, crainte du vent et du froid particulièrement au niveau du dos, bouche sèche et amère, sans soif, selles molles, douleur abdominale sourde, urines jaunes, langue large et grosse avec empreinte de dents, enduit blanc, gras et humide, la sclérotique est jaune. Le pouls est profond (chen), fin (xi) et sans force (wu li), glissant (hua) et rapide (shuo). L'indice de l'ictère est à 100, la valeur des ALT (GPT) est de 1225 (?), la valeur des AST (TGO) est de 1280 (?). En me basant sur la situation ci-dessus, et du fait que la maladie soit là depuis 10 ans, bien qu'il y ait déjà problème aux trois yin, cependant le pervers au taiyang n'a toujours pas été éliminé, donc j'ai pensais à d'abord libérer le biao, de plus il y a peu de temps le Dr Huang Jing lui a donné deux doses de la méthode de Guizhi (Guizhi fa桂枝法) avec un assez bon effet. Je lui ai donc prescrit une variation de la méthode de Guizhi :
Guizhi 15g, huoxiang 15g, chenpi 15g, fa banxia 20g,
fuling 20g, shanzha 20g, yinchen 30g, baidoukou 15g,
shengjiang 30g, cangzhu 15g.
Je ne sais pas si mon traitement est correct ou pas, je vous invite, mon maître, à me donner des conseils. »
Le maître Lu Chonghan : « Ton traitement doit être correct. Du début à la fin les manifestations du patients sont très évidentes, bien que le yang qi des trois yin soit tous insuffisants, le problème au taiyang sur une longue période n'a pas été traité, de cette façon le froid à l'interne et le froid à l'externe s'entrelacent, et ainsi la maladie rechute constamment. La crainte du vent et du froid, particulièrement au niveau du dos est un symptômes typique de taiyang, c'est pour cela que lors de la troisième crise d'ictère, l'utilisation de jingjie, fangfeng et jiegeng afin de disperser le vent et libérer le froid a eu un effet. Mais la clé était dans l'utilisation des quelques autres herbes. »
L'élève Liu Lihong : « Ne serait-ce pas xiaohuixiang, rougui et paojiang ? »
Le maître Lu Chonghan : « Oui, c'est juste ! S'il n'avait pas été utilisé ces herbes il n'aurait pas eu cet effet. Parce qu'en réchauffant le yang qi des trois yin, et particulièrement le yang qi de la rate et du foie, on a un effet important sur l'action des autres herbes [qui libèrent le biao du vent froid]. Cette fois le Dr Huang Jing a utilisé deux doses de la méthode de Guizhi et il n'y a pas eu de mauvaise réaction, au contraire il y eut quelques effets, cela confirme le diagnostic ci-dessus. Seulement la description du pouls est un peu problématique, si le pouls était profond, fin, glissant et rapide, il ne faudrait pas utiliser la méthode de Guizhi, si on l'utilisait on ne pourrait pas résoudre le problème. Il doit y avoir un aspect serré (jin) à l'intérieur de ce pouls. De nos jours beaucoup de gens lorsqu'ils prennent le pouls, ne distinguent pas le pouls glissant et le pouls serré, et prennent beaucoup de pouls serrés pour des pouls glissants. Donc probablement que son pouls est profond, fin et légèrement serré. La formule que tu utilises ensuite est correcte dans les grandes lignes, il faut ouvrir le biao, c'est seulement en ouvrant le biao que le pervers à l'interne pourra sortir par le biao. Mais dans l'utilisation concrète des herbes pourquoi n'as-tu pas utilisé baizhi et shichangpu ? Il faut mettre ces deux herbes, afin que la force d'ouverture du biao soit suffisante, et que la voie des orifices (qiao dao窍道) puisse s'ouvrir, de cette manière le pervers humidité à l'intérieur du corps peut avoir une voie de sortie, le trouble stagnant peut avoir une voie de sortie. »
L'élève Liu Lihong : « Je n'avais pas suffisamment réfléchi à ce problème. Au début je pensais que comme son processus pathologique était très long le qi de base de shaoyin devait être insuffisant, en même temps qu'on ouvre le biao ne fallait-il pas s'occuper de l'aspect d'insuffisance du shaoyin ? Je n'ai pas saisis correctement ce problème. C'est pourquoi je n'ai pas utilisé baizhi et shichangpu dans la formule, avec pour but de ne pas ouvrir trop le biao par crainte d'avoir un impact trop grand sur l'insuffisance de shaoyin. »
Le maître Lu Chonghan : « Maintenant les manifestations sont très évidentes, on peut ne pas réfléchir à ce problème de shaoyin pour l'instant. De plus dans ta formule tu utilises baidoukou, cette herbes est très bien utilisée. Dès que l'on utilise baidoukou la structure de la formule change, et elle peut prendre en considération le problème ci-dessus. »
L'élève Liu Lihong : « Baidoukou n'est-elle pas une herbe piquante et tiède ? L'utilisation du piquant et tiède devrait augmenter l'effet de dispersion du biao. Pourquoi mon maître dit-il au contraire que cette herbe va modifier la structure de la formule ? Il semblerait que je ne comprenne pas ce point. »
Le maître Lu Chonghan : « Baidoukou est piquant et tiède, ce n'est pas faux, mais son action principale est au foyer moyen, cette herbe peut réchauffer suffisamment le centre, disperser le froid, harmoniser l'estomac. Dès que le froid du foyer moyen est dispersé, l'humidité peut facilement être dissolue. Dès que l'humidité est résolue, la voie du foyer moyen peut circuler librement, et il suffit que le foyer moyen ne soit pas obstrué pour que le haut et le bas puisse communiquer et que le yang qi puisse être reçu en bas. On utilise shichangpu qui est capable de vraiment pénétrer jusqu'au fond de la mer et de mettre en mouvement le yang. C'est pour cela que dès que l'on utilise baidoukou la formule subit une transformation, et que les problèmes desquels tu te souciais sont résolus naturellement. »
L'élève Liu Lihong : « Maître, vous aviez déjà parler du fait que l'action de shichangpu était de pénétrer au fond de la mer et de mettre en mouvement le yang. Guizhi est une herbe qui peut aussi faire monter et faire descendre, ce qu'on entend par faire descendre c'est faire revenir le qi à sa source inférieure, ce qu'on entend par faire monter c'est faire monter à partir de la source inférieure. C'est seulement si cela monte à partir de là que le bois a une racine et que l'eau a une source. Mais peu importe que soit pour la montée ou la descente, il faut d'abord que la voie du foyer moyen soit ouverte. Est-ce bien cela ? »
Le maître Lu Chonghan : « On peut le comprendre ainsi. Mais il y a encore une signification. Si on utilise baidoukou on va solidifier le qi du centre, après avoir solidifier le qi du centre cela va solidifier le Ciel postérieur, ce cette façon on va éviter que le Ciel antérieur ne soit consumé trop rapidement. De plus, après avoir ouvert la voie du foyer moyen, l'étape suivante du traitement sera plus facile à mettre en œuvre, parce que son appétit va lentement s'améliorer, ce qui va favoriser l'assimilation des herbes. Évidemment son enduit lingual va également se modifier dans une bonne direction. »
L'élève Liu Lihong : « C'est-à-dire que si on avait pas utilisé baidoukou la formule n'aurait pas tenue ses promesses ? »
Le maître Lu Chonghan : « On peut le dire ainsi. Car si on n'avait pas utilisé baidoukou, la force de transformation de l'humidité aurait été un peu faible, l'humidité n'aurait pas été transformée correctement. Ajouté à cela une dose aussi élevée de yinchen, le yang du centre aurait été encore plus amoindri. Si le yang du centre est amoindri, son enduit lingual, son humidité, comment les transformer ? Son appétit aurait été encore plus catastrophique, si la prise d'aliments et de boissons n'est pas bonne alors la source des transformations est insuffisante, ainsi la force de libération du biao en aurait subi les conséquences. Cette maladie n'est pas simplement une atteinte externe, ce n'est pas un syndrome externe ordinaire, il faut comprendre ce point. Il y a aussi un aspect de déficience, puisqu'il y a une déficience il faut trouver le moyen d'augmenter la tonification, d'augmenter la source des transformations. »
L'élève Liu Lihong : « À partir de ce cas clinique nous pouvons nous apercevoir que notre connaissance des herbes médicinales est très insuffisante, particulièrement les connaissances concernant le caractère des herbes nous fait défaut. De notre point de vue pour transformer l'humidité nous utiliserions des produits tièdes et asséchants comme banxia, chenpi, cangzhu, mais maintenant je sais que ces herbes ne pourraient pas remplacer baidoukou.
Plus jeune quand je lisais des romans d'arts martiaux antiques il y avait souvent cette phrase : “dès que le passant sort sa main on sait s'il a ou pas la maîtrise des arts martiaux”. Vu aujourd'hui, pour la voie médicale il en est également ainsi. Quand la formule est prescrite la valeur du médecin est révélée, il se remémore les formules qu'il a prescrite dans le passé, il ne peut s'empêcher d'être confus. On peut vraiment vérifier la parole des baladins qui disait : “donner sa maladresse en spectacle”. »
Le maître Lu Chonghan : « Sur ce point il est vrai qu'il faut renforcer notre application. Les médecins et les spécialistes d'art martiaux ont effectivement des points communs, pour les personnes habiles c'est souvent une ou deux passes de mains qui décident de la victoire ou de la défaite, ce n'est pas comme dans les films d'arts martiaux modernes qui sont purement et simplement une représentation. Pour les médecins il en est de même, c'est souvent sur un ou deux produits différents que toute la structure de la formule change, parfois même sans changer les produits mais seulement en changeant la posologie d'une ou deux herbes, la structure de la formule, la direction de la formule sera complètement différente. La formule Guizhijiaguizhi tang de Zhang Zhongjing n'en est-elle pas un exemple typique.
Pour revenir à notre patient, l'humidité est un problème important, comment transformer cette humidité ? Nous avons dit auparavant qu'il fallait que le yang du centre soit stimulé pour que l'humidité puisse être transformée. Évidement la stimulation du yang du centre est la condition de base, une fois qu'on a cette condition il faut réfléchir à la voie de sortie de l'humidité. Cette voie de sortie peut être par le bas, elle peut aussi être par l'extérieur. Finalement est-ce que ce sera plus par le bas, ou est-ce que ce sera plus par l'extérieur ? Pour cela il faut considérer le niveau de la localisation, quand Zhang Zhongjing discute de la différenciation de tels ou tels maladie, pouls, syndrome et traitement, en réalité il discute de cela. Pour la situation de ce patient, il faudra manifestement privilégier la sortie par l'extérieur. Notre méthode et notre formule ne pourront pas s'écarter de cela. »
L'élève Liu Lihong : « Maître, en suivant ce raisonnement, les cas cliniques pour lesquels nous pouvons utiliser la méthode de Guizhi sont très nombreux. En étudiant le Shang Han Lun j'ai vraiment ressenti que cette formule, qui est la première formule des discussions du Shang Han Lun, que les générations postérieures ont appelé l'ancêtre des formules, Guizhi tang, est une formule qui sort de l'ordinaire. Dans le Shang Han Lun c'est la formule la plus utilisée et dont les variations sont les plus nombreuses. Mais les recherches par les générations postérieures sur l'utilisation de cette formule sont manifestement insuffisantes. Ce n'est pas comme les formules avec Chaihu [Xiaochaihu tang, Dachaihu tang, etc.] qui sont largement utilisées, et il a même été fondé ce qu'on appelle l'école de Chaihu, à côté Guizhi tang ne semble pas tenir la comparaison. Lorsque j'étudie Guizhi tang je trouve qu'elle reflète beaucoup la pensée de la voie de la sagesse de l'école confucéenne [qui prône une attitude d'impartialité, d'harmonie et de compromis à l'égard des personnes et des objets]. Pour le confucianisme cette voie de la modération (zhong yong 中庸) est la voie royale, qui manifeste le plus haut degré à atteindre. Pour la médecine chinoise la pensée qu'exprime Guizhi tang doit avoir cette saveur là. Ainsi depuis toujours je rêve que surgisse une école de Guizhi. Seulement par le passé, pendant une longue période, en clinique je n'ai moi même pas utilisé cette méthode. Excepté pour les syndromes d'attaque par le vent et quelques autres syndromes, sinon pour des champs plus vastes je n'avais pas moyen d'avoir d'action. Jusqu'à ce que je rencontre mon maître, après vous avoir suivi en clinique, j'ai enfin ressenti que l'école de Guizhi surgissait vraiment. Pour moi ce fut un grand bonheur. »
Le maître Lu Chonghan : « La méthode de Guizhi en effet est une méthode formidable, si on est capable de l'utiliser comme une méthode vivante et de l'accommoder, on peut résoudre bon nombre de problèmes en clinique. D'abord elle est capable d'apaiser beaucoup de symptômes et de manifestations en clinique, mais encore plus important c'est qu'elle est capable d'ouvrir la voie pour l'étape suivante du traitement. Ceci est un point très important des méthodes de la famille Lu. »
Parce que la méthode de Guizhi n'est pas simplement une méthode pour libérer le biao. Si on l'utilise pour les syndromes externes elle pourra avoir pour effet de libérer le biao, si on l'utilise pour les syndromes internes elle peut harmoniser le yin yang. Le Shang Han Lun parle d'une fonction importante de Guizhi tang qui est que cette formule harmonise le qi nutritif (ying qi营气) et le qi défensif (wei qi卫气). Ici le ying et le wei sont le ying wei au sens large, c'est-à-dire que si la maladie est à l'externe on peut dire que c'est le ying et le wei qui ne sont pas harmonieux, la formule pourra harmoniser ying et wei. Et lorsque la maladie est à l'interne, elle pourra aussi harmoniser le yin et le yang.
Pour un patient comme celui-ci, il y a simultanément maladie à l'externe et à l'interne, à l'externe il y a la situation de crainte du froid. À l'interne il y a la situation de distension des hypochondres, inappétence, souffle court. Nous allons utiliser la méthode de Guizhi pour ouvrir taiyang, et ainsi les voies des trois yin et des trois yang pourront s'ouvrir, de cette manière notre traitement aura une voie à suivre. Son ictère et les valeurs anormales des fonctions du foie vont progressivement s'améliorer. Lors de la consultation il ne faut absolument pas être limité par les normes des analyses en médecine occidentale, il faut régler le problème à partir de nos quatre méthodes d'examen. »
L'élève Liu Lihong : « Est-ce que ce que vous voulez dire c'est qu'en clinique il ne faut se laisser guider par les valeurs des examens de médecine occidentale ? »
Le maître Lu Chonghan : « Exactement ! En pratique que signifient ces valeurs d'analyse de médecine occidentale selon la médecine chinoise ? Si on utilise ces valeurs pour pratiquer il n'y aura pas de résultat au contraire. Par exemple lorsqu'on fait des recherches concernant l'action de telle herbe pour traiter l'ictère, ou l'action d'abaisser le taux d'enzyme d'une telle autre herbes, cette voie est la voie de la médecine occidentale, il n'y a quasiment aucune relation avec la médecine chinoise.
En clinique il suffit seulement de maitriser l'arme de la différenciation des syndromes et d'utiliser les herbes dans une mesure convenable, alors le traitement pourra attendre les résultats escomptés. Mais il faut faire attention, notre but n'est pas seulement de résoudre ses manifestations cliniques et ses valeurs d'analyses anormales, la clé est de renforcer sa racine, son qi correct doit être prospère. Il suffit que la racine soit forte et que le qi soit prospère pour que les fonctions organiques du patient soient renforcées, pour que sa capacité à se rétablir soit meilleure. En réglant ces point là, les chances de rechute seront largement réduites. Par exemple pour ce patient qui depuis 2001 a déjà fait quatre rechutes, à chaque rechute la situation pathologique s'aggrave, qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que la racine de ce patient n'a pas été suffisamment consolidée, le problème de son qi correct n'a pas été résolu.
Les clés lors du traitement des pathologies, c'est d'abord d'avoir un résultat sur le moment, ensuite c'est d'avoir un résultat sur le long terme, ce dernier point est particulièrement important. Lorsque nous avons fait la conférence à Guangdong, il y a quelqu'un qui a évoqué le fait que madame Wang était forte dans l'utilisation des méthodes de réchauffement et dans l'utilisation des méthodes de tonification, serait-il possible que les autres méthodes de traitement ne puissent pas traiter les maladies ? Finalement il y a huit méthodes qui sont souvent utilisées, ces huit méthodes peuvent toutes traiter les maladies. Ce point est vrai, les huit méthodes peuvent toutes effectivement traiter les maladies. Mais il convient de voir à quel niveau, à mon avis le point clé est de voir l'effet sur le qi originel (yuan qi元气). Ce qu'on appelle les résultats thérapeutiques à long terme, c'est justement de voir si la constitution physique du patient change ou pas, d'observer si le taux de rechute est élevé ou pas. Ce point est très important.
Par rapport à ce problème, il y a déjà quelques dizaines d'année j'avais évoqué cela, en disant « en utilisant le soutien du yang comme principe directeur, on garantit l'existence de la multitude sur terre, en bonne santé et avec longévité ». Si on veut réaliser cela, on peut uniquement passer par le soutien du yang pour y parvenir. C'est avoir le yang qi comme base, comme racine, en clinique nous serons toujours centré autour de ce sujet pour exercer. Toutes nos méthodes se rejoignent, peu importe que ce soit pour le traitement des pathologies, pour la conservation de la santé ou pour l'entretien de la santé, toutes tourneront autour de cette grande méthode, consolider et protéger implacablement le yang qi. Pour utiliser les propos de Kongzi, « pour comprendre ma voie de part en part » on peut dire « soutenir le yang ». Pour évaluer une méthode de traitement il faut suffisamment considérer les différents niveaux, il ne faut pas seulement voir sur du cours terme, il faut absolument voir sur le long terme, car le long terme est justement cette base, cette racine. Si on regarde seulement les résultats à court terme, alors les traitements à base d'hormones sont les meilleurs. Après avoir fait une injection d'insuline le taux de sucre sanguin descend immédiatement, mais si on ne fait pas d'injection après un repas, alors le taux de sucre sanguin remonte. Pour notre présent patient, depuis 2001 jusqu'à maintenant il a fait quatre grosse rechutes, c'est justement parce que le problème de l'efficacité thérapeutique sur le long terme n'avait pas été régler, le problème de la racine, de la base n'avait pas été résolu. Pour promouvoir le soutien du yang il faut justement se mettre à l'œuvre par la base, par la racine. »
L'élève Liu Lihong : « Ce dont le maître vient de parler est vraiment très important. Vous dénoncez aussi les abus de notre époque, beaucoup de gens se soucient uniquement des avantages à court terme, autant les patients que les médecins. Je prends un exemple simple, une jeune fille a de l'acné, à la base ce n'est pas un problème bien grave, mais parce que ce sont des boutons rouges, un tel docteur Zhang va utiliser des produits qui clarifient la chaleur, ensuite un tel docteur Li va utiliser des produits pour dissiper les toxines, et après autant de traitement les boutons ne sont pas encore guéris et la constitution physique de la patiente devient un beau gâchis. On a fait d'un petit problème un grand problème. C'est pourquoi pour le traitement des pathologies il faut viser l'amélioration de la constitution physique comme condition préalable, et il ne faut absolument pas endommager la constitution physique, car la constitution physique est la base d'un effet thérapeutique sur le long terme, si cette base est endommagée, on ne pourra jamais parler d'effet thérapeutique sur le long terme. »
Le maître Lu Chonghan : « Oui, c'est tout à fait ce problème là dont il est question. »
L'élève Liu Lihong : « Pour notre patient, après avoir ajouté baizhi et shichangpu, on doit lui donner combien de doses avant de changer de méthode ? »
Le maître Lu Chonghan : « Il devra prendre cette formule jusqu'à ce que le froid externe ait nettement diminué, et lorsqu'il n'aura plus les symptômes manifestes de froid externe, à ce moment là on pourra changer de méthode. Je pense que ce temps ne sera pas très long. Concernant le changement d'orientation vers quelle méthode, pour cela il faudra se baser sur la situation pathologique du patient à ce moment là. Nous allons donc d'abord lui donner cinq doses de cette formule. »
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1205 Genève